Les sacrifices ou ‘’adra’’que l’on exécute sur tous les signes du FÂ sont d’une importance capitale et varient d’un peuple à un autre. Ils sont importants pour la simple raison qu’ils sont basés sur le langage universel des Symboles de la nature.
Sur la base des contes et aphorismes ainsi que des légendes inhérents à chaque signe trouvé, en consultation ou à l’initiation, le Bokônon ou Babalawo, recherche les symboles cachés dans ces derniers que l’on peut retrouver dans la nature. En réalité, tout individu ou homme a son correspondant dans la nature, sur le plan minéral, végétal ou animal et chaque signe trouvé fait ressortir les symboles y afférents. Tout ce qui existe en l’homme se trouve aussi en une certaine quantité et une certaine qualité à l’extérieur de l’homme. Toute la création extérieure se retrouve d’une certaine manière présente dans l’homme lui-même. C’est donc à juste titre que Amadou Hampâté BA disait : « L’homme c’est l’univers en miniature. L’homme et le monde sont interdépendants ».
Après une initiation, ou une consultation du FÂ, le Bokonon recherche sur les différents règnes : minéral, végétal ou animal, les éléments ayant les mêmes qualités vibratoires que l’individu ou le consultant afin de procéder à une substitution de l’individu par un autre ’’ lui-même’’ présent dans la nature pour conjurer ou piéger les mauvaises vibrations présentes sur le signe. Cela est très efficace, mais cette efficacité dépend aussi du respect des règles prescrites sur le signe et du comportement de l’initié ou du consultant. Sur chaque signe de Fâ, il y a une multitude de sacrifices (Adra) qu’il faut exécuter pour avoir une emprise réelle sur votre vie. Les sacrifices (Adra) qui sont sur le signe doivent être exécutés pour empêcher les événements néfastes de se produire, détourner leurs cours ou atténuer leurs effets. Ainsi les sacrifices lorsqu’ils sont bien exécutés, permettent de pièger les mauvaises vibrations, et décante les situations de façons parfois spectaculaires. Les circonstances sont ainsi favorablement modifiées parce que leurs causes ont été quelque peu maitrisées grâce à l’utilisation des signes du Fâ, essence originelle de tout ce qui existe.
Les éléments utilisés dans l’exécution des sacrifices sont alors envoyés là où il faut selon le signe qui est sorti. Il y a donc certains éléments qu’on dépose à des endroits clés après l’exécution des sacrifices. On dit souvent donc ‘’Adra didé wè yin Fâ ’’ c’est-à-dire que c’est « l’exécution des sacrifices qui en matière de Fâ, est la chose la plus prépondérante ». Les sacrifices jouent un rôle très important dans la vie de l’initié.
Au cours de l’exécution des sacrifices, les cheveux sont partiellement ou totalement prélevés et ajoutés à certains éléments symboliques. L’ensemble est alors consacré et déposé chez le Tolègba (lègba public). En dehors de cela, il y a une série de sacrifices exécutés dans le but d’avoir une emprise sur les évènements.
- Nous avons d’abord les ‘’ Awovi vô ’’ ou « Sacrifices pour conjurer les mauvais sorts »: C’est tout un ensemble de sacrifices qui participe à l’expiation de toutes mauvaises vibrations, ou de toute vibration négative qui devrait ou qui doive constituer un handicap pour l’initié. Ces ‘’ Awovi Vô ‘’ permettent d’annuler toute négativité soulignée par le signe de Fâ. Ils regroupent entre autres :
- • Les « Gu wovi » (Mauvais sorts relatifs aux accidents, aux incidents, et aux blessures ou mort par les armes blanches ou les armes à feu)
- • « Zo Wovi » (Mauvaits sorts liés au Feu, aux incendies …etc.)
- • « Tô Wovi » (Mauvais sorts liés à l’eau ; aux noyades …etc.)
- • « Alita wovi » (Mauvais sorts qui surviennent au cours des trajets routiers ; accidents…etc.)
- • « Aximè Wovi » (Mauvais sort qui peuvent survenir au sein d’une assemblée ou d’un marché)
- • « Djômin Wovi » (Mauvais sorts relatifs aux hauteurs et aux déplacements par voie aérienne)
- • « Nan wovi » (Mauvais sort liés aux affres et nuisance de la sorcellerie ou venant de l’emprise d’une femme)
- Nous avons les « Dangban » : C’est tout une panoplie de sacrifices destinés à l’entité aérienne (Dan). Ces types de sacrifices ont pour but de solliciter les grâces de l’entité ou de se faire pardonner suite à une faute ou en cas de violation des interdits liés à elle.
- Nous avons aussi les « Tôhôssou Gban » : Ce sont des sacrifices destiné à l’entité aquatique, le Tôhôssou, détenteur de la fortune et de la prospérité. Contrairement à l’énergie aérienne « Dan » qui distribue la fortune et la richesse, « Tohossou » détient la richesse. Il y a des sacrifices qui devraient être exécutés afin de bénéficier des grâces et bienfaits de l’entité, de se faire pardonner si on a eu à faire un avortement ou une fausse couche (l’esprit du bébé étant dès lors devenu un Tôhôssou). Mieux, les sacrifices à l’endroit de « Tôhôssou » vous permettent de jouir pleinement de la richesse que détient cette entité.
- Nous avons les « Azongban » : Ce sont des sacrifices destinés à l’énergie tellurique Sakpata afin que l’initié puisse bénéficier des bienfaits et de la protection de l’entité. Les « Azongban » sont destinés à corriger les problèmes de santé qui sont sur certains signes. Les signes avec la présence Troukpin, Wlin, Tchè, Sa etc … sont influencés par l’énergie tellurique et sont exposés à beaucoup de maladie surtout au niveau des viscères ce qui agira sur le bas ventre. Chez les hommes qui ont la prédominance de l’énergie tellurique sur leur signe, ils finissent par souffrir d’impuissances sexuelles ou une baisse de leur vigueur sexuelle. Les femmes, quant à elles, se plaindront de fortes douleurs de temps à autre au niveau du bas ventre, ce qui induira des règles douloureuses, des problèmes fréquents d’infections gynécologiques et si rien n’est fait par les sacrifices elles finissent par avoir des problèmes de conception. Mais ces sacrifices servent à prévenir les éventuels problèmes de santé qui pourrait représentés un handicap pour l’initié ou le consultant afin de lui permettre de jouir pleinement du fruit de ses efforts.
- Nous avons également les « noukoun mian » et les « nouwôvi » : Ce sont des sacrifices destinés au feu cosmique Hêbiosso. Les « noukoun mian » sont des sacrifices qui sont exécutés pour éliminer toute sorte de difficultés générées par les situations préoccupantes et éprouvantes et de nature à causer des tourments (faire rougir les yeux) à donner l’insomnie.
- A travers les sacrifices des « noukoun mian » le Bokônon essai d’atténuer l’effet néfaste qu’a le feu cosmique sur l’initié afin de l’harmoniser avec l’entité pour qu’il puisse jouir uniquement des bienfaits de l’entité. Toute énergie négative qui au paravent avait été mise en branle en vue de nuire à l’initié sera annihilée par les sacrifices. En dehors des « noukoun mian » ; nous avons également les « Nouwovi », c’est-à-dire les problèmes que la propre bouche de l’initié est susceptible de lui causer seront expiés par les sacrifices. Rappelons que notre première source de problème est notre propre bouche. Les gens qui sont influencés par l’énergie du Feu cosmique sont parfois bavards et très colérique. Dès qu’ils sont en colère il ne contrôle plus tout ce qui sort de leur bouche et tout ce qu’ils diront en bien ou mal leur coutera très chère après. C’est leur propre bouche qui leur crée des problèmes ; raison pour laquelle on procède à ces sacrifices pour que leur propre bouche ne soit pas la cause de leur malheur. En dehors des grands sacrifices suscités, nous avons aussi
- – Les « Hôhô Gban » : Les sacrifices destinés au Jumeaux.
- – Les « Wanlilè » : Destiné à purifier spirituellement l’initié. C’est un bain rituel que l’initié doit fait pendant un certain nombre de jour pour se purifier de toute vibration négative pouvant représenter un handicap et permettre l’attirance des bonnes vibrations.
- – Les « Koudiô » : C’est un ensemble de rituels de substitution qui permettent à l’initié de transcender la mort et de revenir parmi les vivants. En d’autre terme, ces rituels permettent d’échapper à toute mort subite que le Fâ a décelé au cours de la vie de l’initié. Ces rituels doivent être exécutés au moins une fois par an.
- – Les « Kafo Gofo, mènou, tchou » : Ce sont des sacrifices qui permettent d’annihiler les malédictions prononcées à l’encontre de l’initié par lui-même ou autrui, la fortune sans consistance (dont on ne peut jouir) et le mauvais œil.
- – Les « Houédéou » : Ce sont des sacrifices qui sont destinés à pallier aux difficultés de mener à bout tout ce qu’on commence, ou les réalisations inachevées. Les dépenses futiles et imprévues. Des sacrifices sont faits dans ce sens également pour l’initié dès que de tels présages sont mis en évidence par le signe au cours de l’initiation.
- – Le « Abi », ce sont les sacrifices liés à la purification de l’aura, au renfoncement du corps énergétique de l’initié ou du consultant afin d’augmenter son magnétisme et son charisme.
Ces différents sacrifices sont exécutés après l’initiation. Mais en dehors de tous ces sacrifices, il y a des sacrifices spécifiques à chaque signe de Fâ. Ces sacrifices spécifiques diffèrent d’un Bokônon à un autre. Nous allons substituer de nouvelles causes aux anciennes afin de produire des effets nouveaux, définitifs et durables.
En effet tant que les lois de votre monde intérieur ne sont pas respectées, et que les changements effectués dans votre monde extérieur n’ont pas eu leurs résonnances correspondantes dans le monde intérieur, l’efficacité de ces rituels de substitutions reste relative dans le temps. Car tout pouvoir ou tout changement efficace et permanent vient de l’intérieur. Toujours!
Il serait donc illusoire de penser que vous aurez une vie rose et paisible, lorsque vous trouver des signes de bons augures en consultation ou en initiation au FÂ pour aller vous reposer sur vos lauriers.
L’univers cosmique est changement perpétuel, et aucun fait social n’est immuable. L’être humain lui-même subit un changement continuel à l’intérieur comme à l’extérieur. Son vécu quotidien, les choix qu’il fait et les actes qu’il pose changent continuellement les facteurs extérieurs et les situations dans sa vie.
L’initiation au FÂ est un phare sur votre chemin de vie. Il vous renseigne sur tout ce qui a trait à votre vie, de la naissance jusqu’à la mort, même sur la manière dont vous allez transiter vers l’au-delà. Mais en réalité tout ceci n’est pas figé, et ne représente aucunement une fatalité. Ce n’est rien d’autres que les grandes lignes ou les grandes possibilités ou probabilités qui peuvent jalonner votre existence. Tout ceci peut être donc atténué, accéléré en bien, changé ou être modifié par l’initié.
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